Un tramway nommé Désir

"Le charme de la vie est surtout fait d'illusion"

UN TRAMWAY NOMME DÉSIR (v.o. A Streetcar Named Desir)
Avec : Grant Bardsley, Susan Sheridan, Nigel Hawthrone, John Byner, John Hurt
Réalisateur: Elia Kazan
Production: Charles K. Feldman Group, Warner Bros.
Sortie : 1951

Synopsis :
Blanche Dubois, se rend à la Nouvelle Orléan pour retrouver sa sœur Stella. Sur place elle retrouve sa sœur installée dans un minuscule deux pièces, avec son mari Stanley Kowalsky, un ouvrier d'origine polonaise. Les manières rude du jeune homme vont choquées Blanche, commence alors une cohabitation difficile entre ces trois personnages.


Critique :
C'est un monument du cinéma, un vrai, un de ceux que beaucoup qualifient de chef d'œuvre et reconnu dès sa sortie avec 12 nominations aux oscar et 4 statuettes raflées (meilleure actrice, meilleure actrice dans un second rôle, meilleur acteur dans un second rôle et meilleure direction artistique). Vous l'avez probablement déjà vu, ou au moins vous le connaissez de nom, et ne me dites pas le contraire.

Sinon je vais être déçu par vous et ce serais vraiment triste!

C'est Elia Kazan qui signe l'adaptation de la pièce de Tenessee William, grand sucres à Broadway et qui avait remportée un prix Pulitzer. Cette adaptation se fait sans édulcorer beaucoup la pièce ce qui est plutôt rare à l'époque pour le cinéma hollywoodien encore très prude! Car si le tramway qui conduit Blanche chez les Kowalsky est nommé Désir ce n'est pas un hasard. Le désir va imprégner tout le film, du désir que dis je de la passion , des pulsions, des tensions érotiques, le tout baignant dans l'atmosphère moite de la Nouvelle Orléan où la chaleur alanguie les corps et où la sueur imprègne les vêtements forcent les personnages à se changer régulièrement l'occasion pour chacun d'essayer d'apercevoir un peu plus de l'autre!

Sueur et fumée de cigare,
bienvenue à la Nouvelle Orléan

Il règne sur tout le film cette atmosphère lourde et capiteuse où l'on tente de se rafraichis en se collant au ventilateur ou en buvant des sodas glacés plus ou moins allongés à l'alcool. Aucun personnage ne semble pouvoir échapper a cette atmosphère et lorsque les corps enfin se rencontrent c'est avec fureur et passion , ils se cramponnent les uns aux autres les doigts s'enfoncent dans la chair, les vêtement se déchirent, les langues s'enroulent .... mais je m'égare, recentrons nous sur le film !

On s'égare un peu facilement, non?

C'est une histoire de mœurs qui se joue devant nous une histoire profondément humaine, d'où l'importance du désir et de la passion car ne nous faisons pas d'illusions c'est bien à ça qu'on carbure tous , à ça et aux bonbons pour ma part mais bon! On s'intéresse ici à des êtres marginaux fuient par le succès et la réussite comme c'est souvent le cas sous la plume de Tenesse Williams.

Tous ces êtres un peu brisés par la vie essayant de garder la tête haute vont se côtoyer et s'affronter avec pour point d'orgue la relation entre Stanley et Blanche! Il est d'origine polonaise, un ouvrier rustre, macho, grossier bagarreur, transpirant la testostérone et la séduction, un corps sauvage et furieux qui semble impossible de dominer alors qu'elle descend d'une riche famille et vit dans un monde de richesse perdue en courant après sa beauté qui se fane, cherchant à créer le merveilleux pour échapper au réel et pour y arriver a régulièrement recours à l'aide d'un peu de féerie liquide au degré élevé.Oui on parles d'alcool jeune lecteur sensible, du scotch , du whisky et de la liqueur...

Et elle s'en envois un paquet la Blanche 

Alors évidement ces deux êtres vont entrer en conflit et je peux vous dire sans trop vous surprendre qu'il va y avoir de la casse, ça crie , ça pleure, ça se frappe sur la gueule mais ça ne renonce jamais, ça ne s'avoue jamais vaincu, chacun défendant ses opinions et sa vision du monde comme on défend sa vie sous le regard de Stella prise entre ces deux feux entre sa sœur et son éducation, et son mari et la passion qui les unis.

Personne ne va se laisser faire ici !

Le film a su également s'imposer grâce à ses acteurs tous impressionnant dans leurs rôles. vous me direz rien de surprenant puisque la plupart sont aujourd'hui des monstres sacrées d'Hollywood, mais il est important de rappeler qu'il s'agit du premier grand rôle à l'écran de Marlon Brando. Et pour un premier grand rôle il est parfait, je pense que je ne l'ai jamais tant aimé que dans le tramway; il y est tout à la fois dérangeant et attirant (et ce malgré ses trop gros biceps , sérieusement ces trucs sont énormes!) je penses que comme Blanche on ne peux regarder Marlon jouer ce rôle sans être fasciné et attiré par lui!

Le film n'hésite pas à jouer du sex-appeal de l'acteur

Et l'on garde pour toujours en soi son appel déchirant le soir «  HEY STELLA » auquel la télévision et le cinéma ont fait de nombreux clin d'œil (même si personnellement j'ai plus été marqué par son imitation du cri du chat qui est placé très haut dans mon panthéon personnel des moments de cinéma!)

Face à lui l'actrice déjà oscarisée Vivien Leight. Quand on pense à elle généralement la première image qui nous vient en tête est son interprétation de Scarlette O'Hara dans « Autant en Emporte le Vent » , et pourtant son interprétation de Blanche est une merveille. Elle incarne à la perfection se personnage perdu qui oscille toujours entre volubilité et gravité, un personnage qui se perd lui même entre les fantasmes et la réalité. Vivien Leight est impressionnante dans ce rôle entre fragilité et violence.

Mais il serait injuste de ne parler que des premiers rôles car tout les acteurs sont géniaux dans leurs interprétations, ce n'est pas pour rien si Kim Hunter, débordante de sensualité dans le rôle de Stella et Karl Malden, le romantique Mitch, ont tout deux reçu un oscar pour ce film!

Même ce tramway méritait un oscar !
Il est quand même au centre du film

Si nous résumons nous avons une histoire intéressante et des acteur géniaux et on ajoute à ça la réalisation d'Elia Kazan qui choisi de tourner son film en noir et blanc créant de magnifiques atmosphères avec son utilisation de la lumière et ses jeux de cadrages et l'on obtient un magnifique film ! Alors si vous ne l'avez pas encore fait, prenez votre billet et faites un tour dans ce tramway!

Verdict : 9,5/ 10

C'est un chef d'œuvre (on ne le dira jamais assez) et l'un des films que je re-re-re-regarde le plus régulièrement, un de ceux devant lesquels on ne peut rester insensible. Je ne sais même pas quoi vous dire d'autre, certains trouverons cette note un peu haute mais j'assume!

Anecdote :
Marlon Brando jouait déjà le rôle de Stanley dans la pièce de Broadway en 1944, d'ailleurs tout les acteurs du film faisait parti de la troupe et ont tous repris leurs rôles pour le film, a une exception : Vivien Leight qui remplacera l'actrice Jessica Tandy dans le rôle de Blanche afin d'offrir une star au film.

Meilleur titre de la bande-son :
la musique est signée Alex North, et elle joue un grand rôle dans le film n'hésitant pas à disparaître complètement pendant plusieurs scènes pour mieux revenir nous enveloppée de ses mélodies suaves.
Amateur de jazz et de rythme sensuel vous allez vous régaler ! Je vous laisses en découvrir un extrait juste ici:

F-X voir tous ses articles Tache ardue de se présenter en quelques mots mais puisqu'on me l'ordonne, je m'exécute! Moi c'est FX , je suis gémeaux ai-je besoin d'en dire plus je ne crois pas! Mais pour les plus curieux sachez que je m'approche dangereusement de la fin de la vingtaine et qu' en même temps que mes cheveux disparaît le projet de devenir un super héro quand je serais grand ! Du coup ben je suis obligé de me consoler devant des films en essayant d'avoir toujours un esprit ouvert et en laissant sa chance à tout les genre même si je l'avoue j'ai un faible particulièrement prononcé pour le théâtral, les chansons et le kitch... du coup je serais rarement objectif dans mes articles si l'un de ces éléments apparais mais bon vous voilà prévenu.... ah si dernier détail mais pas des moindres... je suis un fervent opposant à la ségrégation et suis donc pour une orthographe libre et décomplexée où les fautes sont les bienvenues à se mêler au reste du texte!